Nos clients viennent avec leurs patterns et nous, les hypnothérapeutes les identifions, les désamorçons de manière à ce que le client puisse les transformer.
Mais qu’est-ce que nous faisons de nos propres patterns?
Voici une histoire de supervision:
Les chevaux se manifestent de temps en temps dans mon imaginaire lors des séances d’hypnose. Ils sont parfois farouches, noirs, élégants et libres; parfois moins farouches, bruns, costauds et travailleurs. Ils me rappellent mon grand-père, sa ferme, l’odeur de chevaux et la peur …
Quand j’avais 9 ou 10 ans je montais un cheval brun, costaud, vieux et farouche. Je ne voulais pas vraiment, il me faisait peur. Mais quelque chose a fait que je l’ai monté quand même. Le vieux cheval a du sentir ma peur. Tu imagines la suite ?
Je me suis trouvée entraînée dans une chevauchée déchaînée. Aucun contrôle, la fuite en avant qui a finit par une chute libre dans le champs de blé.
Depuis je n’ai plus jamais monté un cheval, si ce n’est pendant une séance d’hypnose!
En effet, il se trouve que pendant certaines séances il se produit exactement la même chose.
Je ne fais pas vraiment le choix d’y aller. Quelque chose me fait peur mais j’y vais quand même. Et hop! au galop! je perds le client. Je ne l’écoute plus car j’écoute le vent siffler, je regarde défiler les choses à toute vitesse, je sens la peur.
Pas besoin de te dire que ces séances là, ne se passent pas super bien.
Avec Laurent et Alex j’ai pu retrouver ce souvenir lors d’une supervision. Il est la métaphore même de mon pattern: de ne pas vraiment choisir et de se laisser emporter. Je rencontre ce pattern aussi dans ma vie privée et dans des situations diverses.
Après la supervision avec Transe-parence j’ai retrouvé un autre souvenir, plus douloureux, plus ancien. Un souvenir témoignant d’une violation de mon innocence d’enfant. Peut-être ce souvenir est à l’origine de la création de ce pattern; peut-être pas.
Avec Alex nous avons fait un travail dans lequel j’ai retrouvé de la culpabilité. Je me sentais coupable d’être comme ça et d’agir comme ça. Je me sentais coupable d’être ce pattern.
Le pattern était devenu moi, moi j’étais devenue ce pattern.
Et c’est là ou ça coince. Car ce pattern ce n’est juste qu’une façon parmi pleins d’autres façon de réagir.
Comme l’histoire d’Erickson où il demande à quelqu’un d’imaginer toutes les manières différentes de quitter une pièce: en rampant, en prenant un avion et d’aller dans un autre pays pour prendre un autre avion là-bas pour retourner, en caressant les murs, en chantant, etc.
Aujourd’hui je suis confiante de trouver d’autres manières de chevaucher. Peut-être en fermant les yeux et en sentant la connexion avec le cheval; peut-être dans l’innocence de l’enfant, peut-être même en devenant un cheval, un tigre, une ourse que l’on ne chevauche pas…vas savoir.
Sandra Mayrhofer, Hypnothérapeute à Grenoble, Octobre 2023