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22 mai 2023 à 17h18 #514
admin5229
Maître des clésVous êtes invité à réagir à ce texte: y ajouter votre reflexion, des éléments manquants, des commentaires. Un article sera ensuite élaboré à partir de vos remarques. Pour cela utiliser le forum ci dessous. Bonne lecture et bonne écriture!
Lors de la réunion du 20 mai a été présenté la situation de Catherine*.
Atteinte d’un cancer, elle m’avait originellement contacté pour mieux supporter le traitement (les deux précédents protocoles de chimio avaient du être abandonnés à cause des effets secondaires).
Suite au travail que nous avions fait ensemble, elle avait commencé une troisième chimio qu’elle avait bien supporté. Pendant un an à peu près, les tumeurs (différents organes touchés et les os) avaient régressé.
Puis le traitement ne faisant plus effet suffisamment, le cancer avait recommencé à gagner du terrain.
Elle me recontacte alors, m’explique la situation. Elle est aujourd’hui en chaise roulante.
Elle me dit vouloir retrouver la mémoire, dans son corps, de « quelque chose » qui lui avait permis, à un moment donné, de faire régresser le cancer. J’explore dans cette direction. Je découvre qu’elle n’a pas de représentation interne de ce « quelque chose ». Elle le situe à un moment où elle avait mis à distance des personnes de son entourage. Dans son discours j’entend aussi sa volonté de ne pas envisager la mort, de se battre jusqu’au bout, d’espérer malgré les faits décourageants.
Comme si je rencontrais, sur un chemin, une personne dont le pied est pris dans un piège à loup. Elle voudrait retirer son pied du piège, partir, avancer et vivre. Elle n’y arrive pas. Elle est immobilisée et peu à peu les mâchoires du piège se font plus coupantes.
La question qui s’est posée, pour moi, devant une telle situation, est intéressante en terme de positionnement et j’ai eu le sentiment du funambule marchant sur le fil.
Aller dans le sens de la croyance qu’elle pourrait malgré tout guérir, est-ce participer à sa tentative de conserver son équilibre psychique ou de son auto-intoxication?
Aller dans le sens de ce qui est entre les lignes de ce qu’elle dit (« quand c’est ton heure, je sais que c’est ton heure »), explorer ce qu’est la mort, est-ce la libérer ou l’aider, et si oui de quoi?
Et bien sûr, tout cela va trop vite, lorsque l’on est en séance. Il n’y a pas le temps pour autre chose que de sentir les enjeux pour la personne, recevoir l’empreinte de sa situation, et y aller lorsqu’on sent le passage.
C’est à la re-écoute que je découvre ce que j’ai fait.
Un travail à propos de la vie et du temps de la vie; à propos d’une métaphore du processus par lequel pourrait ressembler une guérison du cancer; et dans cette métaphore-là, à propos de se retirer, de trier, d’aller à l’essentiel de soi, de retourner vers ce qui reste et de découvrir ce qui disparait; et cette métaphore de quand tu grimpes à l’arbre, tu arrives à cette branche qui est encore trop jeune pour supporter le poids de ton corps.
En somme, développer cette croyance et lui donner de quoi se transformer dans le temps.
Dans l’échange qui a suivi, on s’est interrogé sur ce positionnement particulier. Comment tu utilises la croyance de l’autre. Comment tu fais lorsque, pour l’autre la croyance est de l’ordre de vivre ou mourir, si puissante qu’elle ne peut que t’entraîner à l’intérieur.
Questions sans réponses mais qui ont fait réfléchir sur le positionnement thérapeutique parfois délicat, sur l’impérieuse nécessité du vide et de la neutralité intérieure. Sur vraiment entendre ce qui se joue.
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